Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous ?
Au moment du Prix Bouchut en 2014, je finissais mon année de master 2. J'avais alors arrêté pendant 1 année mon internat d'urologie pour me consacrer à la recherche en réalisant mes cours de master 2 "sciences chirurgicales" à Paris et mes activités de laboratoire dans une unité INSERM (U1082) à Poitiers. Actuellement, j'ai fini mon internat et je me consacre pendant les 2 prochaines années à la réalisation d'une thèse de science dans la même thématique (médecine régénérative, thérapie cellulaire et ischémie-reperfusion en transplantation rénale) au sein du laboratoire CarMeN qui est une des composantes de l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) OPeRa. Pour cela, j'ai eu la chance d'obtenir le concours de la médaille d'or des HCL et une bourse de l'Association Française d'Urologie et de la Fondation de l'Avenir.
Quel était le projet que vous aviez défendu en 2014 pour le prix Bouchut ?
Le projet que j'ai défendu pour le prix était mon projet de master 2 qui étudiait les effets thérapeutiques d'un certain type de cellules souches (cellules souches mésenchymateuses du tissu adipeux) sur la reprise de fonction et la survie des greffons rénaux. Il s'agissait d'un modèle préclinique, chez le gros animal (le porc), qui mimait les lésions d'ischémie-reperfusion qui surviennent systématiquement lors du prélèvement des organes qui vont être transplantés. En effet ces lésions expliquent les mauvaises reprises de fonction et participent aux pertes de greffons. Le projet a vu le jour grâce à une collaboration entre l'équipe INSERM 1082 de Poitiers, spécialisée en ischémie-reperfusion en transplantation rénale, où est rattaché le Pr Lionel Badet (chef du service d'urologie et de transplantation, HEH) et la Banque de Tissus et de Cellules des Docteurs Céline Auxenfans et Odile Damour. Les résultats préliminaires sont très encourageants et permettraient d'envisager de tester bientôt cette thérapie chez l'homme.
Concrètement, à quoi vous a servi la bourse de 2000 € qui vous a été remise ?
Concrètement, le Prix Bouchut m'a aidé à rembourser une partie de mes dépenses liées au master, c'est à dire les déplacements au labo (qui était à Poitiers), les déplacements et hébergements pour les congrès (où l'on présente nos résultats)... En effet, il peut être extrêmement difficile de trouver des financements pour le fonctionnement de la recherche, donc toute aide est bienvenue !
Que s’est-il passé depuis la remise du prix ? Comment ont évolué vos travaux et où en êtes-vous aujourd’hui ?
À la suite de la remise du prix, j'ai dû reprendre mon internat d'urologie ! J'ai essayé de poursuivre mes travaux en parallèle de mon travail à l'hôpital. Forcément, l'avancée des travaux expérimentaux a été plus lente que pendant mon année de master 2. Cette période a par contre permis de réfléchir au projet et aux moyens de le poursuivre et de l'améliorer. Également, il a été nécessaire de réaliser toutes les demandes de bourse et de financement en vue de la thèse de science ! Actuellement, le projet s'est développé et il ne reste donc plus qu'à continuer le travail !
Outre l’aspect purement financier, que vous a apporté le prix Bouchut ?
Le prix Bouchut, comme tout prix d'ailleurs, est une forme de reconnaissance du travail effectué qui est fortement appréciable. Le fait qu'il provienne d'une association locale, composée d'anciens internes de Lyon, qui sont en général nos anciens chefs ou nos anciens maitres, est particulièrement gratifiant et rend la reconnaissance plus "personnalisée" que pour un autre prix ou une autre bourse. Donc, il apporte reconnaissance et fierté.
Et maintenant, quels sont vos projets ?
Actuellement, j'ai fini mon internat et je me consacre pendant les 2 prochaines années à la réalisation de ma thèse de science dans la même thématique sur un modèle expérimental différent mais complémentaire. Je fais également parti du bureau de l'Association Française des Urologues en Formations et de la section Junior de la Société Francophone de Transplantation. Passé ces 2 années, j'aurai un poste de CCA dans le service d'urologie et de transplantation. Par la suite, je continuerai mes activités de recherche et de formation et j'aimerai, pourquoi pas ?, partir à l'étranger me perfectionner en urologie ou dans un laboratoire à la pointe en bio-engineering et médecine régénérative.
Un dernier mot à adresser à vos confrères internes et anciens internes de Lyon ?
Je voulais remercier encore une fois l'AGIL et le conseil scientifique m'ayant permis d'avoir l'honneur et la chance d'obtenir le prix Bouchut. Il est très agréable et très profitable d'être bien accompagné et conseillé par une association comme l'AGIL. Pour mes confrères internes : si la recherche vous tente et que vous avez besoin de conseils, n'hésitez pas à me contacter !
Propos recueillis le 22 novembre 2016.
Pour en savoir plus sur le Prix Bouchut