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prix 2020 mbLauréat 2020 du Prix d'Excellence de l'Internat de Lyon, organisé par l’AGIL, Maxime BONJOUR (promotion 2017) fait le point sur son parcours et l'évolution de son projet depuis la remise du prix.
 

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous ?

Je suis le Dr Maxime Bonjour, médecin de Santé Publique actuellement PH contractuel dans le service de Biostatistique des HCL. Au moment du prix en 2020, j’étais interne en 6ème semestre à Lyon en stage au LYSARC (The Lymphoma Academic Research Organization) dans la Medical and Scientific Division, à Lyon Sud. Je venais d’effectuer mon 4ème et 5ème semestre à l’IARC (International Agency for Research on Cancer) dans le service Infection and Cancer Epidemiology.

Quel était le projet que vous aviez défendu en 2020 pour le Prix d’Excellence de l’Internat de Lyon ?

Pour le Prix d’Excellence de l’Internat de Lyon, j’avais présenté un projet principal ayant pour titre "Développement et évaluation des programmes de dépistage du cancer du col de l'utérus basés sur les risques individuels en Europe". Actuellement en France et en Europe, il n’y a pas d’harmonisation des politiques de dépistages du Cancer du Col. Jusqu’en 2020 en France, la règle était du « one fit for all », c’est-à-dire que l’on proposait à toutes les femmes un frottis tout les 3 ans, indépendamment de leurs risques individuels. Or, les cohortes des premières femmes vaccinées commencent à arriver sur le « marché du dépistage » et celles-ci ont un risque bien moindre de cancer. Est-ce bien efficient de leur proposer à elles aussi un dépistage tous les 3 ans ? C’est pour, entre autre, répondre à ces questions et pour évaluer différents programmes de dépistages basés sur des groupes à risques qu’un projet Européen est né, le consortium RISCC (https://www.riscc-h2020.eu/). C’est grâce à ce consortium, via l’IARC, que j’ai pu m’intégrer entièrement à ce projet de recherche qui s’est aujourd’hui transformé en sujet de thèse de science (PhD). 
J’avais aussi d’autres projets de recherche en cours (certains toujours en lien avec l’HPV (Human Papillomavirus)) que j’ai pu brièvement présenter lors de mon audition :
- Estimation du nombre de cancer du col de l'utérus attendu et évité selon la couverture vaccinale d'un pays.
- Création d’un outil pour identifier des trajectoires typiques de prévalence HPV selon les âges dans les populations.
- Estimer la part des lymphomes liés à l’EBV (Epstein-Barr Virus).

Concrètement, à quoi vous a servi la bourse de 3000 € qui vous a été remise ?

Cette bourse m’a permis d’organiser ma dernière année d’internat à l’étranger, où je suis parti 1 an à Amsterdam à la Vrije University Medical Center dans le service de Decision Modeling Center du Pr Hans Berkhof. Amsterdam est une ville très (très) chère, et cette bourse m’a permis de partir l’esprit plus libre pour trouver un logement (avec quand même un loyer de 860 € par mois pour un 14m² meublé en chambre étudiante).
Lors de cette année à l’étranger, malgré la Covid, j’ai pu travailler sur l’utilisation de données épigénétiques pour la caractérisation et le dépistage des lésions cancéreuses et pré-cancéreuses du col de l’utérus. Un article est en préparation à la suite de ces travaux.

Que s’est-il passé depuis la remise du prix ? Comment ont évolué vos travaux et où en êtes-vous aujourd’hui ?

Beaucoup de choses ! Concernant mon travail sur l’estimation du nombre de cancer du col de l'utérus attendu et évité selon la couverture vaccinale d'un pays, j’ai pu publier un article dans le Lancet Public Health (Bonjour, Maxime et al. “Global estimates of expected and preventable cervical cancers among girls born between 2005 and 2014: a birth cohort analysis.” The Lancet. Public health vol. 6,7 (2021)) et passer ma thèse de médecine sur ce sujet.
Concernant le projet sur la création d’un outil pour identifier des trajectoires typiques de prévalence HPV, un article est en cours de rédaction, mais j’ai pu présenter mes travaux au congrès de l’ISCB (International Society of Clinical Biostatistics) lors d’une présentation orale.
Pour le projet d’évaluation de programmes de dépistages du cancer du col, j’ai eu l’occasion de partir effectuer ma dernière année d’internat à Amsterdam comme expliqué précédemment. Le Decision Modelling Center étant aussi partie prenante du projet RISCC, j’ai pu continuer à travailler sur ce projet avec eux et créer du lien entre les 2 équipes. De retour en France, je me suis inscrit en thèse de science à l’École Doctorale E2M2 (Evolution, Ecosystèmes, Microbiologie, Modélisation) à l’Université de Lyon et j’effectue ma thèse sur ce sujet. Le projet européen avance et le modèle de transmission et progression pour évaluer différentes politiques de dépistage est terminé. Je vais pouvoir rapidement commencer à l’implémenter pour différents pays d’Europe.

Outre l’aspect purement financier, que vous a apporté le Prix d’Excellence de l’Internat de Lyon ?

En premier lieu, une grande fierté ! C’est un peu le début de mon parcours de médecin chercheur qui est validé par mes pairs. La recherche est un milieu « aride » où la gratification à la suite de travaux se font jusqu’à plusieurs années après le début des projets. C’est donc toujours valorisant de voir son travail reconnu.
Ensuite, c’est toujours une bonne chose d’avoir sur son CV un prix tel que celui de l’Internat de Lyon ! La Santé Publique étant une des spécialités qui a le plus de débouchés hors hospitalier, une telle valorisation est toujours un plus lors des entretiens d’embauche et qui permet de se démarquer.

Et maintenant, quels sont vos projets ?

Le projet principal : la thèse de science ! Je suis aussi en train de passer les concours de PH pour être titulaire. J’ai aussi pour objectif de donner plus de cours à la fac, de LCA et Biomédecine Quantitative à Lyon Sud et Lyon Est, mais aussi en Master 1 et Master 2.
Dans le service de Biostatistique, un de mes projets à long terme est de monter un axe de recherche sur l’évaluation des politiques de dépistages, à mi-chemin entre les études diagnostiques et de survie.
Et évidement, de publier encore plus d’articles scientifiques !

Un dernier mot à adresser à vos confrères internes et anciens internes de Lyon ?

Profitez de l’environnement académique et de recherche de Lyon ! Nous avons la chance d’être dans une ville ouverte sur le Monde avec des structures de Recherche et Industrielle de pointes ayant un rayonnement National, Européen ou Mondial. N’ayez pas peur d’ouvrir des terrains de stages dans ces structures. N’hésitez pas à partir à l’étranger. Rencontrez et discutez avec des non-médecins. Et surtout, restez humains et rappelez-vous chaque jour pourquoi vous avez choisi d’être médecin.

 

Propos recueillis le 5 janvier 2022.

Pour en savoir plus sur le Prix d’Excellence de l’Internat de Lyon

 

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